Assemblée des membres 2017 – Le jeu de la concurrence: meilleure arme possible contre la cherté
L’Assemblée des membres de Swiss Retail a réaffirmé aujourd’hui son appel à la mise en place de conditions-cadre plus favorables au commerce de détail suisse.
L’Assemblée des membres de Swiss Retail Federation s’est tenue ce mercredi à Zurich. Dans son exposé d’ouverture, sa présidente Karin Keller-Sutter, Conseillère aux Etats, a qualifié l’exercice écoulé de moment charnière et de nouveau départ pour l’association. Le cœur de la nouvelle stratégie définie en 2016 est la volonté de Swiss Retail de défendre les intérêts des entreprises de taille moyenne du commerce de détail à l’échelle nationale et de soutenir les activités de ses membres grâce à sa gamme de services. « Trop souvent », a déclaré la présidente, précisant du même coup l’axe stratégique de Swiss Retail, « on voit des acteurs du monde politique absorbés par la défense exclusive des intérêts d’une branche, sans considération des effets négatifs subis par d’autres domaines économiques. Swiss Retail, au contraire, se bat pour un cadre général d’activité libéral qui convienne à l’ensemble de l’économie et qui assure les conditions de la prospérité du pays tout entier. »
Un facteur clé: la suppression des obstacles commerciaux
La directrice Dagmar Jenni a présenté aux membres les importants résultats de l’étude « Les coûts du commerce suisse de détail en comparaison internationale », étude commandée à BAKBASEL par Swiss Retail et qui a été publiée la semaine dernière. Le constat alarmant qui en ressort, à savoir que le niveau des coûts auxquels font face les détaillants de Suisse dépasse de plus de 50 pourcent celui de leur concurrents des pays environnants, doit constituer un signal fort: «Les faits sont-là. Aux politiques et à l’administration d’agir », a lancé Dagmar Jenni. «Les actuelles entraves aux échanges doivent être éliminées et il faut un moratoire à l’égard de tout nouvel obstacle ». Et Mme Jenni de rappeler qu’entretenir un régime de concurrence aussi libre que possible reste le meilleur moyen de lutter contre la cherté des prix.
Sur tous les points de l’ordre du jour, les membres ont suivi les propositions du Comité. Ils ont ainsi élu au Comité deux nouveaux membres: Comité Stéphane Maquaire (Manor) et Jean-Luc Battaglia (C&A). Ils ont également voté l’entrée de trois nouveaux membres, les entreprises «Outdoor Trading AG», «shop and more AG» et «Fressnapf Schweiz AG», conformément à l’intention affirmée de Swiss Retail d’intensifier les échanges au sein de la branche et d’ouvrir aussi son sociétariat à d’autres entreprises. Juste avant le début de l’assemblée, le Comité avait aussi élu le nouveau vice président de l’association en la personne de Max Manuel Vögele, président du conseil d’administration de Karl Vögele SA.
La grande importance du commerce de détail comme employeur et comme instrument d’intégration
Dans son exposé « Le commerce de détail face à la mutation (du numérique) », l’orateur invité Stefan Brupbacher, secrétaire général du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche, a signalé, sur la base d’observations faites en Californie, les rapides transformations auxquelles le commerce de détail est exposé. La numérisation accélérée à laquelle on assiste également en Suisse impose à l’ensemble de la branche, a-t-il ajouté, un véritable combat sur un double front, si l’on y ajoute le tourisme d’achat.
Que les entreprises réclament une baisse des coûts est donc compréhensible. «D’un côté, le monde politique est invité à concevoir les réglementations les plus efficaces possibles à cet égard » a souligné Brupbacher dans le droit fil de ce que demande la branche. « D’un autre côté les entreprises, elles aussi et surtout, sont mises au défi de réagir. Il leur faut inventer de nouveaux modèles commerciaux et suivre les nouvelles tendances qui poussent le consommateur vers l’achat festif ou événementiel.» Il y a beaucoup en jeu dans ce processus de transformation: «En assurant une place d’apprentissage sur huit et un poste à temps partiel sur dix, le commerce de détail est non seulement un employeur de première importance, mais aussi un formidable instrument d’intégration qui doit continuer d’offrir des emplois à de nombreuses personnes et leur assurer du même coup des perspectives. »